Le Journal

Bretagne, septembre 2023

Après toute une année passée ici, pas de doute, je m’y sens bien, très bien. J’ai planté beaucoup d’arbres et de plantes dans mon petit potager breton et continue à entretenir mon grand potager breton que j’ai négligé cet été en raison de trop de travail (le mildiou en a profité pour s’installer même dans la serre : récoltes de tomates lamentables). J’ai en effet écrit beaucoup de podcasts car j’ai enfin trouvé un second producteur, avec des finances plus solides cette fois puisqu’il s’agit d’Europe 1.

Un peu de rentrées d’argent donc, qui m’ont permis d’envisager l’achat de deux panneaux solaires chez AlloSolar mais la commande collective a capoté, il me faut envisager un autre biais d’achat. Je viens d’acheter un filtre à eau Berkey. Il me faut malheureusement acheter une autre voiture. La mienne n’a plus de contrôle technique depuis mai 2022, plus de chauffage, plus d’essuies glaces et 260 000 kilomètres au compteur diesel.

Dans mes projets d’achats il y a aussi un vélo cargo électrique reconditionné de La poste. Je loue actuellement un vélo électrique à Lannio Trégor Communauté, 40 euros par mois mais je ne m’en sers pas assez car je ne peux pas faire les courses avec, j’ai trop à trimbaler quand je reviens du marché.


Bretagne, mai 2022

53 ans aujourd’hui et bien des projets. Je suis enfin propriétaire de ma toute petite maison bretonne (30 mètres carrés) dans le charmant village de Ploumilliau. Quelques travaux à faire et un troisième potager à entretenir. Un poêle de masse va y être installer et je cherche à faire installer des panneaux solaires pour une autonomie totale (pas de raccordement au réseau). Déjà, Enedis cherche à me coller un compteur Linky dont je ne veux absolument pas : le bras de fer à commencer, j’imagine qu’ils sont capables de me couper l’électricité.

Le potager de notre future maison de Treb’ est dévoré tantôt par les limaces, tantôt par les chevreuils et j’installe du grillage autour de celle de Poum’ car les voisins d’en face ont une chèvre en liberté : il faut de la volonté pour faire pousser sa propre nourriture !


Bretagne, février 2022

Aujourd’hui je ne suis plus salariée puisque j’ai donné ma démission de mon poste d’enseignante depuis le 31 décembre 2021. Pour gagner ma vie, j’écris des nouvelles pour un producteur de podcasts et j’ai un petit appartement en Airbnb à Blois.

Côté logement, je suis tantôt à Blois dans la maison de mon chéri, tantôt (le plus souvent) en Bretagne à Treb’ près de Lannion (22) où nous rénovons l’ancien atelier de son père, sur les lieux de sa maison d’enfance où vit encore sa mère. Je m’occupe plus particulièrement du jardin qui est comme une immense friche inexploitée et retournée à l’état sauvage depuis bien des années. C’est éreintant.

Pour l’instant quand je vis en Bretagne, je suis dans une petite location mais j’espère que je vais enfin obtenir mon prêt pour acheter ma toute petite maison rien qu’à moi qui me permettra de passer plus de temps en Bretagne (ça va être difficile de gérer le Airbnb…) tant que nous y faisons les travaux (c’est-à-dire pendant encore au moins deux ans). Ensuite, je pourrai la louer puisqu’elle ne se trouve pas très loin de la mer, même si Ploumilliau n’est pas sur le littoral.

Je me sens bien en Bretagne, j’aime préparer la terre, j’aime organiser ma petite vie, rencontrer des gens qui partagent mes valeurs en acte et pas seulement à travers de beaux discours.

C’est en ce sens que ce blog me devient de plus en plus précieux car il me permet d’être en contact avec des gens chaleureux, qui ont souvent les mêmes aspirations que moi. Il est important d’être entouré quand on fait partie d’une minorité (voire de plusieurs minorités à la fois : celles des décroissants, des low tech, des zéro déchet, des végétariens, des non vaccinés…).


Blois, septembre 2021

Échec pour la maison que je voulais acheter près de Blois : 196 000 € de travaux ;

Échec du projet de tiny house en Bretagne : la mairie s’y oppose ;

Échec de l’achat d’un appartement que je pourrais habiter lors de mes futurs séjours en Bretagne puis plus tard, mettre en location : d’autres acheteurs ont fait des offres plus généreuses ;

Échec pour acheter n’importe quelle maison décente pas trop loin de la maison qui sera plus tard la nôtre et que nous retapons car tout là-bas est beaucoup trop cher.

Aujourd’hui je démissionne de mon poste d’enseignante pour plus de liberté, pour ne plus être dépendante du salariat, d’un patron. A partir du 31 décembre, je n’aurai donc plus de fiches de paie : il faut que je trouve quelque chose à acheter avant, un petit toit, un petit nid, même vieux et moche mais avec un jardin…

Malgré un désir de simplicité, de décroissance et d’autonomie, il faut au moins un peu d’argent pour se loger.


Blois, novembre 2020

Thomas More estimait que la société idéale n’existait pas : il l’a baptisée u-topos et ainsi inventé le mot utopie. Mais dans l’édition de Bâle de 1518, il l’appelle aussi eu-topos, le bon lieu ou le lieu du bon. Je retiens ce nom pour l’endroit que j’ai envie de créer, mon lieu idéal, ma maison, basée sur le Bien et le Bon, autant que faire se peut.

Alors L’Eutopia se sera le lieu de concrétisation de mes espoirs et de mes actions :

  • le végétarisme pour tous ;
  • le moins d’emballages possible ;
  • des achats chez des producteurs et commerçants locaux ;
  • de la tambouille faite maison ;
  • du bricolage et de la récupération ;
  • un grand terrain à la campagne ;
  • du calme ;
  • des animaux ;
  • un potager et des arbres fruitiers ;
  • un compost ;
  • l’autosuffisante énergétique ;
  • la décroissance ;
  • des enfants et des amis…

Je ne veux pas une maison grand luxe avec trois salles de bain, la voiture qui se gare toute seule et des objets connectés partout. Je ne veux pas Netflix, Facebook, Linky, Uber Eats, la 5G, le thermomix et l’iPhone 57. Je veux de la vie et des gens, pas des écrans ni des applications.

Et mon amour, ma vie qui je l’espère adhèrera, comprendra que ce projet est formidable et me suivra. On le fera grandir tous les deux, on le bâtira ensemble parce que toute seule je ne pourrai pas et il n’aurait pas de sens. Je voudrais que ce soit notre projet, notre avenir maintenant que nous sommes déjà vieux… C’est pour qu’on vive mieux et qu’en vivant mieux on fasse aussi du bien aux autres, aux animaux, à l’environnement, au monde. Pour qu’on soit fiers de nous, et pas une paire de Tout-Pour-Ma-Gueule de plus…

Ce blog a pour but, quand je serai bien vieille le soir au coin du feu, de me souvenir des étapes de construction de mon Eutopia, de tout ce qu’il aura fallu faire pour que ce lieu existe. Car il existera, j’en suis certaine.

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