Parmi les rares choses qui me remontent le moral en ce début d’année 2022, il y a l’ispisiri. En breton, ça veut dire épicerie, un mot en voie de disparition même en français. Face au tout supermarché ou au tout en ligne, il s’agit de faire ses courses en local sans courir les producteurs et surtout de se rencontrer. Perso, j’y vais aussi en cas de coup de blues car on y rencontre des êtres vivants sympathiques et causants.
L’ispiciri a ouvert le 1er mai 2021. C’est une association sans président, sans trésorier mais avec des représentants légaux tirés au sort pour un an. Elle a un fonctionnement différent des autres magasins d’alimentation, en voilà les bases :
- L’épicerie est un magasin associatif intégralement et exclusivement autogéré par ses usagers. C ‘est une initiative citoyenne, collective et autogestionnaire, elle a pour vocation de le rester. Cet espace cesse d’exister en l’absence d’implication de ses membres.
- L’épicerie ne pratique pas de marges. Elle vise à permettre l’accessibilité à tous et toutes à des produits de qualité. Sont privilégiées les productions locales et durables sans pour autant que ce soit une obligation.
- Les producteurs sont libres d’appliquer les tarifs qu’ils souhaitent en considérant à la fois la valeur de leur travail et la valeur de l’initiative et de l’engagement que constitue une épicerie autogérée.

Pour faire vos courses à l’ispiciri, il vous faut donc être adhérent (40 €). Puis vous créditez votre compte par virement : ce sera votre tirelire. A chaque fois que vous venez, vous vous servez, vous pesez et comptez la marchandise achetée. Puis vous reportez la somme de vos dépenses sur votre fiche dans un classeur (pas d’ordinateur, pas de caisse !). Personne ne vérifie que vous ne volez pas car l’ispiciri est basée sur la confiance.

Côté nourriture, l’ispiciri ne vend que du sec et de l’alcool (vin, bière). Beaucoup de vrac ce qui favorise le zéro déchet. Certains produits sont proposés par les adhérents (confiture, fromage, oeufs, travaux d’aiguille…). Dans ce cas-là aussi vous vous servez puis vous mettez quelques pièces dans une boîte, sous forme de participation consciente.

L’ispiciri propose parfois des ateliers (couture par exemple).
L’amplitude d’ouverture n’est pas encore très grande car elle repose sur la disponibilité des adhérents. Nous sommes à peu près 120 pour l’instant. Le souhait est de ne pas dépasser les 150 adhérents afin de ne pas prendre trop d’ampleur.
J’ai fait mes premiers achats cette semaine et je ferai ma première permanence jeudi prochain, jour de marché à Lannion.

Cette initiative est un ovni parmi les hypermarchés toujours plus puissants et la vente en ligne (à regarder le très intéressant documentaire d’Arte : Hypermarchés, la chute de l’empire). Je ne sais si elle perdurera mais en attendant, c’est une riche expérience humaine qui fait chaud au coeur. Bravo aux généreux qui en ont eu l’idée et merci à tous les ispiciriens qui la font vivre.
Lire un article du Télégramme à l’occasion de l’ouverture.
Ispiciri, 17, rue Compagnie-Roger-Barbé à Lannion (centre ville), 22300 – ispisiri@tutanota.com
Bonjour Sandrine,
Lannion, c’est un peu loin quand nous sommes à Etel mais je trouve cette initiative remarquable! je n’en avais jamais entendu parler.
Bonne journée à toi,
Mo
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C’est loin en effet, la Bretagne est vaste ! J’espère que ce genre d’initiative va se multiplier car il y a bien des gens à qui ça plairait. Le tout est qu’il faut qu’il y en ait assez pour que ça perdure.
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A l’ESAT de Glomel, ils proposent une kyrielle de légumes et autres produits concoctés/produits sur place. A vrai dire, en cherchant, on trouve toujours des initiatives ici et là 🙂
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Oui, il suffit souvent de chercher. Quand je suis en Bretagne, je ne rate pas un numéro du Trégor, moi qui n’ai jamais lu la presse locale (j’ai même, il faut bien le dire, toujours eu tendance à m’en moquer…). J’en comprends l’utilité ici car elle m’aide à cerner/comprendre ce territoire où je souhaite m’installer et à être informée de ce genre d’initiative.
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Pas de marge, pas de caisse, du partage, de la confiance… est-ce possible ? Merci, Sandrine, de nous donner des nouvelles de ce lieu tellement improbable, tellement réconfortant !
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Oui c’est bien ça : avant d’être un lieu où je fais mes courses, c’est un lieu où je me sens bien. Il y en a si peu en ce moment…
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Longue vie à l’Ispiriri ! Le mot est déjà réjouissant.
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Quoi, cela existe ? Mais c’est fabuleux !!! 😉
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Oui, ça n’est même pas un rêve ! je suis tellement contente et j’ai vraiment envie que ça dure, que ça inspire d’autres lieux. J’espère que ce lieu durera.
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Bon jour Sandrine,
C’est une super initiative cette épicerie autogérée.
Le zéro déchet par l’intermédiaire du vrac, je pratique aussi.
J’espère aussi que cela va durer et se répandre.
Bonne soirée
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J’ai hâte d’y faire ma première permanence, après-demain !
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J’aime beaucoup cette initiative! Une belle transition vers le tout local en valorisant les compétences de chacun et en faisant circuler les produits de consommation à l’échelle d’une communauté. Très contente de l’avoir découvert sur ton blog. Je rêve d’une communauté encore plus soudée où l’on n’aurait même plus recours à l’argent, un peu comme dans une famille où on donne généreusement tout en sachant que nos besoins à nous seront aussi assurés par les autres.
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J’espère aussi que le communautaire l’emportera, au moins à l’échelle locale. Oeuvrons pour !
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